Qu’est-ce qu’il y a dans un nom?

À l’époque du Nouveau Testament, les patriarches du peuple israélite étaient identifiés par des noms qui avaient des significations précises. En Genèse 17.5, Dieu changea le nom d’Abram (« père exalté ») en celui d’Abraham (« père d’une multitude »). Genèse 17.15 dit que Dieu changea également le nom de la femme d’Abraham, Sarai (« ma princesse »), en Sarah (« princesse ») parce qu’elle allait devenir une « mère des nations ».

Ce sont deux exemples parmi beaucoup d’autres où un nom exprimait un espoir, un souhait ou une prière pour la personne qui le recevait. Rappelez-vous de la naissance du premier enfant d’Anne. I Samuel 1 mentionne que Dieu exauça sa prière pour un enfant par la naissance de Samuel, un nom qui signifie « demandé au Seigneur ».

Près de trois mille ans ont passé depuis. Cependant, la tradition juive attache toujours la même importance au nom donné à un enfant. Les critères de choix du nom diffèrent selon que les parents sont juifs ashkénazes (européens) ou juifs sépharades (orientaux). Les parents ashkénazes prénomment leurs enfants d’après le nom d’une personne défunte d’une valeur particulière tandis que les parents sépharades font exactement l’inverse, prénommant leurs enfants d’après le nom de personnes valeureuses encore en vie. L’un et l’autre groupes organisent une cérémonie de dédicace au cours de laquelle ils consacrent publiquement l’enfant et lui attribuent le nom qu’il va porter.

L’intérêt particulier porté au choix du nom n’est pas l’apanage exclusif des Juifs. Les chrétiens accordent également de la valeur aux noms et à leurs significations. De nombreux chrétiens prénomment leurs enfants d’après des personnages bibliques, souvent avec l’espoir que leurs enfants apprennent à reproduire dans leur propre vie les qualités qu’avaient révélées leurs homonymes.

Dans l’Écriture, Dieu est connu sous plusieurs noms. Trois d’entre eux sont considérés comme primordiaux : Élohim, Yahvé et Adonaï. En outre, Dieu possède plusieurs noms composés qui sont révélés de manière progressive au travers de la Bible. Le choix des noms individuels de Dieu a-t-il de l’importance ? Le prophète Jérémie a rapporté que le Seigneur Lui-même déclare :  Voici, je le jure par mon grand nom (Jérémie 44.26). David, le merveilleux psalmiste d’Israël, a écrit le Psaume 8 comme une louange à Yahvé: Eternel, notre Seigneur ! Que ton nom est magnifique sur toute la terre ! Ta majesté s’élève au–dessus des cieux. (v.1). David a également invoqué le nom de Dieu lorsqu’il a écrit : Que l’Eternel t’exauce au jour de la détresse, que le nom du Dieu de Jacob te protège ! (Ps. 20.1).

Le nom de Dieu est admirable et il nous protège. Le nom de Dieu porte en lui l’amplitude de tout ce qu’Il est, de tous Ses attributs. Il n’est pas surprenant que le Nouveau Testament soit cohérent avec l’Ancien Testament dans l’importance qu’il attribue au nom de Dieu. L’évangile de Jean déclare : Mais à tous ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu (Jean 1.12). Jésus a dit : Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai (Jean 14.14). Il affirme ainsi clairement que le fait de croire en Son Nom équivaut à croire en Dieu.

Moïse, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, n’a pas tardé à nous présenter le premier nom de Dieu dans la Torah (Pentateuque). Le 1er verset de Genèse commence par : Berasheet bara elohim (Au commencement, Dieu créa). Ici, le nom utilisé pour Dieu est le terme Élohim. De tous les noms de Dieu, Élohim, employé plus de 2500 fois, est le plus fréquent dans l’Ancien Testament. Le fait d’utiliser prioritairement Élohim est très significatif car il s’agit d’un nom puissant, d’un nom pluriel et d’un nom porté par deux personnalités divines.

Un nom puissant

Apparaissant à trente-deux reprises dans le premier chapitre de la Genèse, le nom Élohim représente le Dieu de la création. L’étymologie des mots et des noms peut s’avérer difficile à prouver. Cependant, de solides arguments permettent de penser que la racine de Élohim est El (singulier hébreu, « Dieu »). Moïse choisit le mot El en Nombres 23.22 pour proclamer que El les avait « fait sortir d’Égypte ». Utilisé 250 fois dans l’Ancien Testament, El se traduit en français par « puissant, fort et proéminent. » Plusieurs individus bibliques portent le mot El dans leur propre nom. Le nom de Jacob a été changé en celui d’Israël, lequel désigne un « prince de Dieu ». Le jeune garçon juif emmené captif à Babylone a été nommé Daniel, ce qui signifie « mon juge est Dieu. » Élie se traduit par « le Seigneur est Dieu » et Élisée par « mon Dieu est le salut ».

Un mot comportant le terme El est Alah, « dont on dit qu’il signifie “déclarer” ou “jurer”. On considère donc qu’il sous-entend une relation basée sur des alliances. » 1 Placés ensemble, les termes El-Alah-im (Élohim) ont pour signification « Celui qui est fort, fidèle et garde Son alliance ».

Élohim, Celui qui est fort et puissant, garde ses promesses : Il est fidèle. Élohim appela Moïse dans un buisson qui brûlait sans se consumer. En Exode 3:6, Dieu parla à Moïse en disant : « Je suis le Dieu [Élohim] de ton père, le Dieu [Élohim] d’Abraham, le Dieu [Élohim] d’Isaac et le Dieu [Élohim] de Jacob. »

Bien que le nom Élohim véhicule l’idée de la puissance du vrai Dieu, il n’est pas toujours utilisé dans ce sens. L’exégète biblique John MacArthur écrit : « Ce terme hébreu est à la fois un terme général pour désigner la divinité et un nom désignant le vrai Dieu. Il peut aussi être utilisé pour des dieux païens (Genèse 31.30), des anges (Psaume 8.5), des hommes (Psaume 82.6) ou des juges (Exodes 21.6). »2

Il s’agit donc d’un nom qu’il convient d’interpréter en tenant compte du contexte dans lequel il apparaît :

-Tu n’auras pas d’autres dieux [Élohim] devant ma face (Exodes 20.3).

-Vous ne ferez point des dieux [Élohim] d’argent ni des dieux [Élohim] d’or (Exodes 20.23).

-Car l’Eternel [Yahvé] votre Dieu [Élohim] est le Dieu [Élohim] des dieux [Élohim] et le Seigneur des seigneurs, le Dieu [El] grand, fort et redoutable, qui ne fait point acception de personnes et qui n’accepte point de présent (Deutéronome 10.17).

Un nom pluriel

Le nom Élohim peut donc être employé pour designer de faux dieux. La terminaison im lui confère un caractère pluriel. Comment se fait-il que Dieu, Celui qui a créé les cieux et la terre, Celui qui garde Son alliance, Celui qui a choisi le peuple juif, soit désigné par un nom pluriel ? La réponse à cette question varie selon les sources, aussi est-il important d’examiner les diverses réponses proposées.

Certains avancent l’argument selon lequel le mot pluriel Élohim indique un pluriel de majesté. C’est le cas notamment de l’école juive. Elle prétend typiquement que le pluriel sert à démontrer « la plénitude de puissance ».3 Le dictionnaire biblique illustré publié par Zondervan le confirme :

Puisque le mot pluriel Élohim quand il désigne Dieu dans l’Ancien Testament a sans équivoque la signification d’un singulier (Deutéronome 4.35, 39 ; 1 Rois 8.60, 18.39 ; Ésaïe 45.18, etc.), il y a de sérieuses raisons de penser que les Hébreux le considéraient comme un « pluriel de majesté ».4

L’érudit évangélique spécialiste de l’hébreu que fut David L. Cooper connaissait cet argument. Il écrivit à ce sujet :

L’auteur [Cooper lui-même] a connaissance de l’argument selon lequel le nom pluriel Élohim est le pluriel de « majesté d’excellence ». Il reconnaît, en toute franchise, que dans le monde sémitique un tel usage était courant lorsque les sujets s’adressaient à leur roi ou parlaient de lui. Cependant, dans le contexte des passages examinés ici comme dans celui de nombreux autres, il n’y a rien qui autorise à s’écarter de la stricte interprétation grammaticale des mots et à remplacer cette dernière par une interprétation inventée pour soutenir un parti pris théologique.5

D’autres avancent que le pluriel Élohim sous-entend un « pluriel d’intensité ».6 Cette intensité donne au nom un sens de force, lui conférant une signification plus forte. Le Dieu de la création est donc considéré comme plus fort et plus puissant lorsque son nom est mis au pluriel : « Avec Élohim, la forme plurielle nous montre qu’aucun mot fini ne peut transmettre de manière adéquate l’idée de la personnalité infinie ni de l’unité des personnes de la Divinité. »7

La clé de la compréhension de la pluralité d’Élohim ne semble pas résider dans une explication quelconque mais plutôt dans le simple fait de laisser au nom le sens qui lui est propre, à savoir la pluralité de personnalités. A l’instar des patriarches avant nous, il ne nous est pas demandé de chercher à le comprendre complètement. Michael Brown a écrit :

Les concepts mêmes d’« unité composée » ou de « pluralité dans l’unité » faisaient partie du langage de la Tanakh. Ces concepts n’étaient pas étrangers à l’esprit biblique. Ainsi, bien que ces références à Dieu ou au Seigneur au pluriel ne prouvent aucunement les croyances trinitaires, il est certain qu’elles sont en parfaite harmonie avec tout ce que nous essayons de dire ici, à savoir que, d’une certaine façon, l’unité du Seigneur est un concept complexe.8

Un nom qui s’applique à deux personnalités

Ton trône, ô Dieu [Élohim], (subsiste) à toujours et à perpétuité ; le sceptre de ton règne est un sceptre de droiture. Tu aimes la justice et tu détestes la méchanceté : c’est pourquoi, ô Dieu [Élohim], ton Dieu [Élohim] t’a oint d’une huile de joie, par privilège sur tes compagnons (Psaumes 45:6–7).

Commentant ce passage, Arnold Fruchtenbaum déclare dans son livre Messianic Christology (Christologie messianique) :

Il convient de remarquer que le premier Élohim est la personne à laquelle s’adresse le message et que le second Élohim est le Dieu du premier Élohim. Il y a là deux personnalités bien distinctes : c’est l’Élohim d’Élohim qui a placé Élohim au-dessus de Ses compagnons. 9

Le propos est sans équivoque : l’Élohim pluriel a placél’Élohim pluriel au-dessus de Ses compagnons. L’unité de Dieu apparaît ici.

William Shakespeare demanda dans Roméo et Juliette : « Qu’y a-t-il dans un nom ? ». À la fin de la guerre civile américaine, une compagnie d’assurances demanda au général confédéré Robert E. Lee la permission d’utiliser son nom à des fins publicitaires. On rapporte qu’il répondit : « J’ai tout perdu durant la guerre à l’exception de mon nom et il n’est pas à vendre. »

Le choix d’un nom, la signification d’un nom et la puissance d’un nom sont tous importants. Élohim est LE vrai Dieu dont la personnalité est inhérente dans Sa pluralité. Et ce fait devrait nous stimuler à rechercher tout ce que cette vérité recouvre.

La plupart des Juifs ont un profond respect pour le nom de Dieu, au point que beaucoup d’entre eux ne le prononcent même pas à voix haute. Il y a un certain nombre d’années, mon épouse a eu le privilège de passer plusieurs jours avec une femme juive orthodoxe. Lors de leurs conversations, cette dernière prononçait souvent les paroles Baruch ha Shem, (Béni soit le Nom!). Elle ne le faisait jamais à la légère mais de façon très respectueuse. L’expression « le Nom » fait référence à une seule Personne, à Celle dont le nom est considéré par de nombreux Juifs comme trop sacré pour pouvoir être prononcé. Puissions-nous être empreints du même respect lorsque nous considérons Élohim, le Créateur de l’Univers.

Note de l’éditeur : Les Amis d’Israël croient en la tri-unité de Dieu : voir Genèse 1.2 ; Ésaïe 48.16, etc.

N O T E S

1  Nathan Stone, Names of God (Chicago: Moody Press, 1944), p. 13.
2  La Sainte Bible, avec commentaires de John MacArthur, Société Biblique de Genève, 2006, note 1 p. 52.
3  Arnold G. Fruchtenbaum, Messianic Christology (Tustin, Calif.: Ariel Ministries, 1998), p. 103. Disponible en français à l’adresse www.arielcanada.com.
4  The Zondervan Pictorial Encyclopedia of the Bible, à l’entrée « elohim ».
5  David L. Cooper, The God of Israel (Los Angeles: Biblical Research Society, 1945), note 25.
6  Stone, p. 16.
7  Stone, p. 17.
8  Michael L. Brown, Answering Jewish Objections to Jesus, vol. 2, Theological Objections (Grand Rapids: Baker Book House, 2000), p. 9-10.
9  Fruchtenbaum, p. 104.




Y a-t-il quelque chose qui soit trop difficile pour l’Éternel ?

L’incarnation de Jésus-Christ, et à la base de celle-ci sa naissance virginale, devrait être au cœur de la période de Noël. Qu’une femme ait conçu un bébé venant de Dieu et que Dieu soit devenu chair sont deux vérités que les chrétiens qui croient en la Bible n’accepteront jamais de voir remises en cause.

Cependant, le judaïsme rabbinique rejette ces deux doctrines. Carolyn Glick, du Jerusalem Post, a clairement énoncé la position juive en écrivant : « Dieu est ineffable et par conséquent sans forme ». Le judaïsme considère la doctrine de l’incarnation comme équivalente au paganisme. Et la seule pensée d’une vierge donnant naissance à un Dieu-bébé est, pour la plupart des gens, tout simplement absurde.

Ayant grandi dans un foyer juif, ma compréhension du christianisme était, il faut le reconnaître, limitée. Ma conception de Noël était simple : de bons moments à passer ensemble en famille. Quant à mon opinion sur la naissance virginale, elle était tout aussi simple : Marie et Joseph s’étaient mis dans le pétrin et ils avaient besoin d’un alibi. Je considérais qu’il s’agissait d’une tentative faite pour étouffer l’affaire et m’étonnais que l’on puisse croire à l’incarnation. Je n’avais jamais entendu parler d’une vierge ayant donné naissance à un enfant, pas plus que je n’avais parlé avec quelqu’un qui croyait une telle chose. Cela me paraissait illogique et impossible.

Et pourtant, les pages de ma Bible juive contenaient de nombreuses choses qui étaient illogiques et apparemment impossibles. En voici quelques unes seulement :

-Moïse avait parlé à un buisson en feu qui ne se consumait pas ;

-Moïse avait frappé un rocher et de l’eau en était sortie ;

-Samson était un homme doté d’une force surhumaine en raison de sa chevelure qui n’avait jamais été coupée ;

-La femme de Lot s’était transformée en une statue de sel parce qu’elle s’était retournée pour regarder la destruction de Sodome.

Bien que de nombreux Juifs rejettent la possibilité que des miracles aient lieu, il est contraire au texte que de ne pas croire à ces derniers. De tous les miracles décrits dans la Torah, l’un en particulier affecte profondément les Juifs où qu’ils soient : la naissance d’Isaac.

En Genèse 18.10-14, Dieu promit que, dans l’année qui suivrait, Abraham (99 ans) aurait un enfant avec sa femme Sarah (89 ans). La réaction de Sarah à cette déclaration montre ce qu’elle en a pensé : Sarah rit (v.12). Les couples de leur âge ne concevaient plus d’enfants. Cependant, l’année suivante, comme cela avait été annoncé, le bébé « Rire » (sens du mot Isaac) était né.

Le judaïsme enseigne qu’une naissance extraordinaire a donné lieu à un peuple extraordinaire : le peuple juif. Comment une telle chose a-t-elle pu se produire ? La réponse réside dans les versets 13 et 14: L’Eternel dit à Abraham : Pourquoi donc Sara a-t-elle ri, en disant : “Est-ce que vraiment j’aurais un enfant, moi qui suis vieille ?” Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Eternel ?

Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Eternel ? Voilà précisément la juste question qu’il fallait se poser face à une prédiction aussi risible. C’est également la question qu’il convient précisément de poser aujourd’hui.

Le texte juif

Si le judaïsme accepte la conception miraculeuse d’Isaac, ne devrait-il pas tenir pour vrai un autre événement extraordinaire, en particulier un événement prophétisé dans les pages de son propre texte sacré ? Les Écritures juives font-elles mention d’une vierge qui concevrait et enfanterait ? Le prophète Ésaïe avait rédigé un tel passage sept siècles avant la naissance de Jésus : C’est pourquoi le Seigneur Lui-même vous donnera un signe ; voici, la vierge deviendra enceinte, elle enfantera un Fils, et elle lui donnera le nom d’Emmanuel (Ésaïe 7.14). Ce passage est l’un de ceux qui jettent les fondations du Nouveau Testament. Les auteurs des Évangiles ont cru que Dieu avait accompli les paroles du prophète lorsque Marie (en hébreu Miriam) a donné naissance à Jésus. La plupart des exégètes juifs rejettent un tel enseignement et insistent sur le fait que la naissance de Jésus n’a pas cette signification. Il existe trois principaux points de contestation :

1. La traduction du terme hébreu almah.

2. L’identité de la personne ou du groupe à laquelle/auquel est donné le signe.

3. La signification du nom Emmanuel.

Esaïe a choisi le mot almah, « jeune fille », pour décrire la femme. Le terme ne souligne pas vraiment son statut sexuel mais plutôt son âge. Dans chacun des six autres passages dans lesquels ce mot est employé, la personne désignée par almah n’était pas mariée, ce qui laisse entendre qu’elle était vierge.

Deux cents ans avant la rédaction du Nouveau Testament, les traducteurs juifs de la Septante (traduction grecque de l’Ancien Testament) ont choisi le mot grec parthenos (« vierge ») pour traduire almah.

Rashi, sans doute le plus célèbre des rabbins médiévaux, prétendit que la personne désignée par almah était une vierge. Toutefois, les exégètes juifs modernes insistent sur le fait que si Ésaïe avait voulu parler d’une vierge, il aurait employé le mot plus précis qu’est betulah. Cependant, Michael L. Brown a écrit : « Sur les cinquante occurrences du mot betulah dans le Tanakh, la NJPS (Nouvelle Société d’Édition Juive) le traduit par “jeune femme” plutôt que par “vierge” trente-et-une fois ! »1

Selon Alan A. Macrae, « Il n’existe pas d’exemple dans lequel on puisse prouver que alma [almah] désigne une jeune femme qui ne soit pas vierge ».2 L’emploi de l’article défini ha-almah indique qu’il s’agit d’une jeune femme spécifique. Il est possible que ce mot se réfère à la semence de la femme dans Genèse 3.15, où Dieu dit à Satan : Et je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence. Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon [trad. Darby]. Nul doute que cette semence allait être un enfant spécial, ce qui soulève la question : y a-t-il quelque chose qui soit trop difficile pour l’Éternel ?

Un signe pour qui ?

Le roi Achaz refusa l’offre qui lui était faite d’un signe lorsque le prophète Esaïe alla le rencontrer. Cependant, le Seigneur Lui-même lui en donna un ainsi qu’à toute la maison d’Israël. L’érudit biblique Victor Buksbazen l’a bien expliqué :

L’incrédule et l’idolâtre Achaz a été contraint de comprendre le signe qui lui était donné au travers d’Ésaïe dans son sens le plus courant et le plus littéral, à savoir qu’il lui était donné l’assurance qu’il n’aurait pas besoin de craindre les deux ennemis mortels qui menaçaient son règne et l’avenir de sa dynastie.3

Achaz n’était pas intéressé, peu importe ce qu’Ésaïe disait. Alors le prophète poursuivit la description de cet Enfant, mentionnant Sa divinité et Sa Royauté (Ésaïe 9.6, 11.1-5), afin d’assurer aux Israélites qu’ils seraient préservés, quel que soit l’ennemi.

Le nom « Emmanuel » décrit l’Enfant comme « Dieu avec nous ». Non seulement cet Enfant allait-il être Dieu avec nous mais encore « Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix » (9.6). Ces noms écartent toute possibilité que l’Enfant soit le fils du roi Ézéchias ou celui d’Ésaïe. L’identité de cet homme était inconnue du prophète. Ésaïe parla du Messie à venir sans savoir qu’Il serait finalement une Présence miraculeuse.

Quiconque considère comme ridicule de croire à la naissance d’un enfant d’une femme vierge, comme cela était mon cas il y a de nombreuses années, admet inconsciemment ignorer l’existence miraculeuse du peuple juif. Que ce soit un couple de personnes âgées ou une femme vierge qui conçoive un enfant miraculeux, la question reste la même : quelque chose peut-il être trop difficile pour l’Éternel ? La réponse est non, bien évidemment.

N O T E S

1.  Michael L. Brown, Answering Jewish Objections to Jesus, (Grand Rapids : Baker Books, 2003), 3:21.

2.  Alan A. Macrae, « alma », Theological Wordbook of the Old Testament, sous la dir. de R. Laird Harris, Gleason L. Archer, Jr. et Bruce K. Waltke (Chicago : Moody Press, 1981), 2:672.

3.  Victor Buksbazen, The Prophet Isaiah (1971 ; réimpression, Bellmawr, New Jersey : The Friends of Israel, 2008), 152.




L’Israël moderne dans la prophétie biblique

Le 14 mai 1948 est la date la plus importante de l’histoire récente d’Israël. Elle marque la résurrection d’Israël en tant que nation pour la première fois en 20 siècles. Jamais dans les annales de l’histoire humaine un peuple n’avait été déraciné de son pays et dispersé sur la surface de la terre, avait survécu et était revenu dans son pays d’origine pour y reprendre son existence en tant que nation.

Ce phénomène inhabituel et sans précédent a déconcerté les historiens, les politiciens et les experts religieux. La vraie signification de la renaissance d’Israël ne peut réellement se comprendre ni s’expliquer sans l’examen du texte biblique.

Au cours des 60 années passées, diverses opinions ont été avancées pour expliquer la restauration d’Israël. Certains chrétiens disent qu’elle n’a rien à voir avec la prophétie et que le rétablissement de l’Israël moderne est un événement historique sans rapport avec l’accomplissement des textes bibliques.

D’autres enseignent qu’il y aura une restauration littérale, nationale telle qu’elle est annoncée dans la Bible, mais pas avant le retour de Jésus-Christ. Ils croient que le retour actuel dans l’incrédulité ne suit pas la séquence correcte d’une repentance suivie d’une restauration.

Les deux points de vue sont imparfaits. Le premier nie que ce retour ou tout retour futur du peuple juif sur sa terre d’origine soit un accomplissement de la prophétie biblique. Le second nie tout accomplissement biblique tant qu’Israël ne se sera pas repenti de son péché et de son incrédulité ; or, cette façon de voir n’est pas enseignée dans les Écritures.

Comment donc interpréter le retour du peuple juif dans son pays et la naissance de l’État d’Israël ? L’Écriture dit qu’Israël doit être à nouveau instaurée comme une nation souveraine et incrédule avant que les prophéties parlant de la nation dans les derniers temps voient leur accomplissement.

La renaissance d’Israël

Il y a vingt-six siècles, Ézéchiel avait prophétisé une résurrection nationale pour Israël (Ézéch. 37:1-14). Ce jour-là, l’Esprit du Seigneur avait transporté le prophète dans une vallée recouverte d’ossements humains desséchés et lui avait expliqué qu’il s’agissait de « toute la maison d’Israël » (v. 1, 11). Puis Il avait commandé au prophète de prophétiser sur eux (v. 4).

À peine le prophète eut-il parlé qu’un puissant miracle se produisit. Les os se rapprochèrent les uns des autres et formèrent des corps humains (v. 7) ! Cette coalescence représente la résurrection d’Israël en tant qu’entité dans son propre pays pendant les derniers temps. L’absence de « souffle » dans les os indique l’absence de vie spirituelle au moment de cette résurrection (v. 8). La vie spirituelle se manifestera lors de la réconciliation, à savoir lors de la seconde venue de Jésus le Messie.

La Bible enseigne donc qu’Israël retournera dans son propre pays, dans l’incrédulité, et deviendra une nation avant le retour du Messie.

La restauration d’Israël

Ézéchiel 36.8-12 enseigne également que la terre elle-même sera restaurée lors du retour du peuple juif. Au 19e siècle, les fils et les filles d’Abraham commencèrent à revenir au pays et, en 1948, quelque 657.000 personnes résidaient dans le nouvel État d’Israël. Bien que la plupart de ces premiers pionniers n’avaient pas de connaissances agricoles, ils ne tardèrent pas à établir des kibboutz (fermes collectives) et à faire des récoltes sur des terres qui étaient restées incultes pendant des siècles.

Depuis leur retour, la terre de ce pays a montré la nouvelle vie que mentionne Ézéchiel 36. Premièrement, elle est comme un arbre qui produit de nouvelles branches et feuilles ainsi que de nouveaux fruits (v. 8). Deuxièmement, c’est avec abondance qu’elle produit lorsqu’elle est « cultivée et ensemencée » (v. 9). Troisièmement, ses villes sont en train d’être reconstruites et habitées (v. 10). Quatrièmement, sa terre a été défrichée et l’on a reconstruit sur les ruines du pays. Cinquièmement, le pays est en train d’être repeuplé par des Juifs (v. 10-12). Sixièmement, les Israéliens en prennent possession (v. 12). Cet événement est un signe annonciateur de l’accomplissement final du passage d’Ézéchiel 36, accomplissement qui prendra place dans le Royaume millénaire.

La réunification d’Israël

Le 29 Novembre 1947, les Nations Unies votèrent, par 33 voix contre 13 (10 abstentions) la reconnaissance d’Israël en tant que nation souveraine. Israël espérait que la décision précipiterait l’acceptation de la part des autres nations et la paix avec elles. En réalité, c’est le contraire qui se produisit : Israël fait l’objet d’une haine presque universelle.

Les Écritures enseignent de façon claire qu’Israël fera face dans les derniers temps à une opposition mondiale et à une tribulation telle qu’elle n’en aura jamais connue de semblable. En fait, l’État d’Israël va passer par ce que les Écritures juives nomment « l’époque du trouble de Jacob », un holocauste sans précédent qu’Israël subira lors de la Grande Tribulation (Jér. 30:7).

Il faut donc qu’Israël soit toujours là lorsque la Tribulation commencera. Premièrement, Daniel a prophétisé : « Alors il fera une solide alliance avec plusieurs pour une semaine. » (Dan. 9.27). Le « il » fait référence à l’Antéchrist. Il fera une nouvelle alliance, pas une alliance existante, avec la nation d’Israël. Cette action lancera la 70e semaine de Daniel, à savoir la Tribulation de sept ans.

Deuxièmement, il a été prophétisé que le pays de Magog (Russie) s’alliera avec des nations spécifiques – la Perse (Iran), l’Éthiopie, la Lybie, Gomer et Thogarma (Ézéch. 38.5-6) – afin d’attaquer Israël avant le retour du Messie (v. 1-12). Cette invasion se produira lorsqu’Israël sera de retour dans son pays et y habitera en sécurité (v. 8-11). Le but de l’invasion sera de piller et de détruire Israël (v. 12). La plupart des exégètes conservateurs pensent que l’invasion se produira juste avant le milieu des sept années mentionnées dans Daniel 9.27. Il doit par conséquent y avoir une nation d’Israël au sens littéral pour que ces nations l’attaquent.

Troisièmement, juste avant le retour du Messie, une autre invasion se produira lorsque toutes les nations du monde attaqueront l’État d’Israël à la fin de la Grande Tribulation (Zach. 14.2). Cette invasion est appelée la bataille d’Harmaguédon (Apoc. 16.16). Là encore, il faut que la nation d’Israël existe réellement pour que ces nations l’attaquent.

Quatrièmement, Asaph a parlé de 10 nations déterminées à détruire Israël : « Ils se concertent tous d’un même cœur, ils forment une confédération [litt. : ils scellent une alliance] contre toi. » (Ps. 83.5). Les nations dont il est question ici sont Édom et les Ismaélites, Moab et les Haguaréniens, Guébal, Ammon, Amalek, la Philistie, Tyr et l’Assyrie (v. 6-8). Les descendants de ces anciens peuples forment la Jordanie actuelle, le nord de l’Arabie, l’Irak, le Liban, le nord de la péninsule du Sinaï, certaines parties de la côte méditerranéenne et ce que les médias appellent la Cisjordanie. Il s’agit de peuples islamiques qui cherchent aujourd’hui à anéantir l’État d’Israël.

La reconstruction d’un Temple en Israël

L’Écriture indique clairement qu’un Temple de la Tribulation sera érigé juste avant ou peu après le début de la Tribulation de sept ans. Quatre passages du Nouveau Testament font référence à un tel Temple de la Tribulation (Matt. 24.15, Marc 13.14, 2 Thess. 2.3-4, Apoc. 11.1-2). « L’abomination de la désolation » dont il est question en Matthieu 24.15 se produira au milieu de la Tribulation lorsque l’Antéchrist brisera l’alliance qu’il aura faite avec Israël. Il prendra place dans le Temple juif et demandera à être adoré comme Dieu. Il faut qu’un état d’Israël existe au sens littéral pour qu’un tel événement puisse se produire.

Il est intéressant de savoir qu’un mouvement s’est créé en Israël dont l’objectif est de construire le troisième Temple et de restaurer les sacrifices de louange. Un groupe de Juifs orthodoxes appelé les Fidèles du Mont du Temple est prêt à poser la pierre angulaire mais le gouvernement israélien les en a jusqu’à présent empêchés. Un autre groupe à l’Institut du Temple est en train de fabriquer le mobilier pour qu’il soit prêt lorsque le temple sera érigé. Un autre groupe encore est constitué de rabbins orthodoxes qui forment des hommes dont les noms de famille sont Lévi ou Cohen à servir comme sacrificateurs, en prévision d’un troisième Temple. Les Juifs orthodoxes cherchent aussi à faire naître une génisse rousse dont les cendres serviront à la purification des sacrificateurs.

L’ensemble de ces faits nous amène à deux conclusions : pour que ces événements puissent prendre place, Israël doit 1°) être une nation légitime et 2°) avoir le contrôle du Mont du Temple. L’une et l’autre conditions sont des réalités de nos jours.

Une analyse de l’Écriture et des alliances politiques mondiales qui s’établissent aujourd’hui laisse fortement penser que nous vivons dans les derniers temps et que la renaissance d’Israël en 1948 est bien celle qui est prédite dans Ézéchiel 37. L’Écriture apporte la preuve irréfutable que l’État moderne d’Israël doit exister dans les derniers temps, avant la seconde venue du Messie. Aujourd’hui, la nation d’Israël est prête comme jamais auparavant à vivre l’accomplissement du programme prophétique divin.




De l’espoir pour l’avenir d’Israël

Le roi Ézéchias et les chefs de Juda ont certainement été perturbés d’entendre le prophète Michée prêcher la fin imminente de la nation telle qu’on l’avait connue. Après tout, si la nation de Juda était détruite, comment Dieu accomplirait-Il Ses promesses faites aux enfants d’Israël à travers les alliances données à Abraham et à David?

Dans le livre de Michée, au chapitre 4, les versets 1 à 13, Dieu donne de l’espoir et de l’assurance au peuple de Juda. Il n’a pas oublié Ses promesses faites à leurs pères. Dieu rachètera encore un reste de l’oppression des nations et rétablira la nation dans La terre promise, malgré sa destruction imminente. Cet événement d’espoir s’accomplira Lorsque Le Messie viendra pour régner sur Le trône de David.

Le Renouvellement

Michée change brusquement de sujet; il ne parle plus de ruine mais il donne l’espoir du renouvellement de Juda « à la fin des jours » {verset 1). La phrase « à la fin des jours » se réfère au temps où le peuple juif subira une grande tribulation, suivie du retour du Messie pour rétablir la nation et faire de Jérusalem le centre de Son règne divin sur terre. Moïse avait prophétisé cette tribulation   et  ce  rétablissement   avant qu’Israël   entre  en   terre   de  Canaan (Deut. 4 :30).

La Première

« La montagne de la maison de l’Éternel sera établie sur le sommet des montagnes•.. » (v. 1). les montagnes entourant Jérusalem  sont actuellement plus hautes que le Mont Morija, où le Temple était situé. Au retour du Messie, toutes les montagnes entourant Jérusalem seront  aplanies  (Zacharie 14 :4). Jérusalem, ainsi que le Mont du Temple, seront élevés au-dessus de la région avoisinante.

La Deuxième

Israël et les nations du monde adoreront à Jérusalem; « …et    les peuples y afflueront; et beaucoup de nations iront, et .diront : Venez et montons à la montagne de l’Éternel, et à la maison du Dieu de Jacob » {v. 1-2). Pendant le Royaume Millénaire, tous les chemins conduiront à Israël et les gens de toutes les nations du monde s’encourageront à venir adorer à Jérusalem dans le Temple Millénaire.

La Troisième

Le Seigneur instruira les croyants des nations   du   monde   entier   dans le Temple de Jérusalem : « … et Il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans Ses sentiers » (v. 2). On inculquera à une nouvelle génération la vie intègre et l’observation des commandements du Seigneur.

La Quatrième

Les nations apporteront différends à Jérusalem  pour Seigneur tranche : « Et  il jugera  au milieu  de beaucoup de peuples, et prononcera  le droit à de fortes   nations  jusqu’au  loin;  et  de leurs épées ils forgeront  des socs, et de leurs lances, des serpes; une nation ne lèvera  pas  l’épée  contre  une  (autre) nation,   et  on  n’apprendra   plus   la guerre » (v. 3).

Le Seigneur règlera toutes les disputes, la guerre sera éliminée; ce monde difficile et arriviste connaîtra finalement la paix. Les nations transformeront leurs armes en outils agricoles et cesseront d’enseigner les stratégies de la guerre à leurs citoyens.

La Cinquième

Avec   l’élimination   de  la   guerre,   les nations  vivront  en  sécurité.    « Et  ils s’assiéront  chacun  sous  sa  vigne    et sous son figuier,  ‘!t (l n’y aura personne qui les effraye.•. » {v. 4).   Pendant  le règne du roi Salomon, les mots vigne et figuier étaient associés à l’idée de paix, d’abondance  et  de  prospérité (1 Rois 4 :25). Ce sera vrai également pendant le Royaume Millénaire parce que « la bouche de l’Éternel des Armées a parlé » (v. 4). Personne n’aura besoin d’avoir peur d’un acte agressif de son voisin car le Seigneur Dieu Tout Puissant, le chef des Armées omnipotent garantira  la paix.

La Sixième

L’idolâtrie aura disparu. « Car tous les peuples marcheront, chacun au nom de son dieu; et nous nous marcherons au nom  de  l’Éternel,  notre  Dieu,    à toujours et à perpétuité » (v. 5).  Au temps de Michée, toutes les nations païennes suivaient de faux dieux. Mais, en Juda, un reste croyant au vrai Dieu suivait l’Éternel. Dans le Royaume futur, Juda continuera à mettre sa confiance dans l’Éternel, alors que les nations du monde délaisseront leurs faux dieux  et suivront  l’Éternel également.

Le Rassemblement

« En ce jour-là, dit l’Éternel, je rassemblerai   celle  qui boitait,   et  je recueillerai celle qui était chassée et celle sur laquelle j’avais fait venir du mal. Et je ferai de celle qui boitait, un reste, et de celle qui avait été repoussée  au loin, une nation forte; et l’Éternel régnera sur eux, en la montagne de Sion, dès lors et à toujours » (v. 6 – 7).

Le prophète n’a pas spécifié quand    cette   prophétie    serait accomplie.   le «  reste  » ne peut cependant   pas   se   référer   au peuple  juif  qui  est  revenu  de  la captivité     babylonienne,     car l’Éternel  n’a  pas  régné  sur Juda «  pour  toujours   »  depuis cette époque. Les mots « en ce jour-là » se réfèrent au Millénium, lorsque le Messie régnera sur Israël  pour toujours. Le reste d’Israël qui sera renouvelé est comparé à un troupeau de moutons qui « boitait », était malade, affligé et dispersé – un portrait de la condition d’Israël pendant la Grande Tribulation. Après cela, au début du Millénium, Dieu régénèrera et renouvellera un tiers de la population juive – tous ceux qui survivront à la Grande Tribulation (Zacharie 13 :9). Lorsque le Messie reviendra, ce reste aura le voile de l’incrédulité enlevé de ses yeux et croira à salut {Zacharie 12 :10; Romains  11 :26).

Tout comme Michée a utilisé la métaphore des moutons, il utilise une circonlocution  pour  exprimer l’élévation de Jérusalem lorsque le Messie viendra pour régner pendant le millénium : « Et toi, tour du troupeau, colline élevée de la fille de Sion, à toi arrivera et viendra la domination première, – le royaume, à la fille de Jérusalem  »  (v. 8). la phrase  « tour du troupeau, colline élevée de la fille de Sion » se réfère à la section sud du Mont du Temple, en face de Sion, séparée par la vallée de Tyrophon. Les mots « tour » et « colline » sont des synonymes de la forteresse de la ville de David,  fortifiée ultérieurement par les rois Jotham et Manassé {Il Chron. 27 :3; 33 :14). C’était l’emplacement de l’ancien palais de David, où les soldats du roi veillaient sur le peuple de   Jérusalem lorsque le   Messie reviendra  à Jérusalem, il renouvellera la fille de Sion « à sa domination première » et garantira la  protection, la paix, le pouvoir politique et la prospérité à la nation d’Israël. Ce portrait nous fait penser aux empires de David et de Salomon, qui étaient forts, stables et invulnérables aux attaques des autres nations. Cette prophétie donna de l’espoir à une nation qui devait bientôt subir la souffrance de la destruction et de la captivité.

La Rédemption

Michée change de ton pour prédire à nouveau la destruction et la captivité de Juda. le prophète pose trois questions, pour la forme, concernant le temps du siège babylonien : « Maintenant,  pourquoi  pousses-tu des cris? N’y a-t-il point de roi au milieu de toi? Ton conseiller a-t-il péri? Car l’angoisse t’a saisie, comme une femme qui enfante » {v. 9). En somme, pourquoi tous ces pleurs en Juda? N’avaient-ils pas de roi ou de conseiller à appeler pendant cette menace babylonienne?  Oui,  ils avaient des rois; mais les rois étaient impuissants à conduire la nation ou à la conseiller pendant ce siège. Jehoïakim et Sédécias régnaient tous deux lorsque Babylone occupa Juda; mais tous deux servaient Nébucadnetsar, roi de Babylone (Il Rois 24 – 25).

Après que Babylone eut détruit Juda, les enfants d’Israël furent laissés sans roi, et ils le resteront jusqu’au temps de leur rédemption (Osée 3 :4 – 5). Sans chefs,    la souffrance    et    l’agonie ravageraient   la   nation comme   les douleurs  de  l’enfantement  une  femme qui va  enfanter.  Même s’il s’agit ici de la  captivité  babylonienne,  la  situation sera la même pendant « le temps de la détresse  de  Jacob  »  {Jér.  30  :5 – 7; Apo. 12), appelée également  la Grande Tribulation.

Michée continue : «  Sois dans l’angoisse et gémis, fille de Sion, comme une femme   qui  enfante; car maintenant  tu sortiras  de la ville, et tu habiteras aux champs, et tu viendras jusqu’ à Babylone; là, tu seras délivrée; là, l’Éternel te rachètera de  la main  de tes ennemis » (v. 10).

Le tableau de la captivité de Juda est brossé par étapes. Alors que le peuple de Juda est contraint de quitter la ville pour la captivité, il criera de panique comme la femme qui souffre les terribles douleurs de l’enfantement. Durant la marche forcée vers Babylone,  le  peuple  devra  « habiter dans  les  champs  »,  sans   protection contre les éléments de la nature et les prédateurs. Des multitudes périront. Après l’arrivée à Babylone, le reste de Judée sera en captivité pour soixante­ dix ans (Jér. 25 :1 1). Au terme de ces soixante-dix années, un reste sera racheté; il aura la permission de retourner ou pays de Juda. Cette prophétie a été accomplie par l’édit du roi perse, Cyrus, en  538  avant  notre ère  (Esdras 1 :2- 4). Le fait que Michée ait nommé Babylone plus de cent ans avant que cela ne se produise est en soit une prédiction stupéfiante (Ésaïe 39 :l  – 8).

Des armées fouleront à nouveau, sans pitié, les sites sacrés de Jérusalem, dans le futur : « Et maintenant sont rassemblées contre toi beaucoup de nations qui disent : Qu’elle soit profanée, que notre œil voie Sion! (v. 11). Le monde se réjouira de l’humiliation, de la souffrance, et de l’assujettissement d’Israël (Deut. 28 :37). Cette prophétie s’accomplira  pendant  la  Grande  Tribulation.

Un jour, les nations envahiront Jérusalem, ignorantes  de  ce que Dieu a préparé pour elles : « M ais elles ne connaissent pas les pensées de l’Éternel et ne comprennent pas son conseil; car Il les a amassées comme une gerbe sur l’aire » (v. 12). Comme les gerbes sont amassées et amenées sur l’aire pour  être foulées  sous  les  sabots des  bœufs,  de  même les nations qui viennent contre Israël seront détruites. L’extermination qu’elles avaient planifiée pour Israël leur retombera sur la tête, particulièrement pendant  la Tribulation.

Au verset 13, Dieu ordonne à Israël de se lever et de fouler ses ennemis comme un bœuf foule le grain avec ses sabots. Une corne de fer  et  des  sabots  d’airain  symbolisent le pouvoir et la force que le Seigneur donnera à Israël pour combattre ses ennemis. Cet événement aura probablement lieu lorsque le Messie viendra détruire les  nations,  à  la bataille d’Harmaguédon (Apo. 16 :16; 19 :19). Alors Israël rassemblera les richesses des nations et les consacrera à l’Éternel, car Sa force sera à l’origine de cette victoire. La phrase « au Seigneur de toute la terre » se réfère au Messie (Christ) lorsqu’il reviendra en tant que « ROI DES ROIS, ET SEIGNEUR DES SEIGNEURS » (Apo. 19 :16; Ps. 2 :8 – 9).




Le Nouveau Testament est-il antisémite?

Le manager de baseball Dusty Baker a enflammé une polémique l’an dernier en disant que les joueurs de baseball d’origine latine ou africaine « travaillent mieux sous le soleil » que les joueurs blancs.

Leur couleur « leur permet de mieux supporter la chaleur que ceux qui ont le teint plus clair », a dit Baker, qui est noir. « C’est la raison pour laquelle mes ancêtres ont été amenés ici, pour la chaleur. »

La réaction n’a pas tardé. Les éditeurs de journaux et les animateurs radio ont dit haut et fort que si c’était un blanc qui avait tenu ces propos, il aurait été licencié sur-le-champ.

Surpris par la critique, Baker s’est dit en désaccord avec ceux qui considéraient comme racistes ses commentaires, estimant que les Italiens peuvent parler des Italiens, tout comme les Grecs peuvent parler des Grecs.

Il a précisé aux journalistes, « Si je veux parler des Américains de culture africaine, c’est mon droit. Je peux parler des gens de ma couleur et dire des choses que vous ne pourriez pas vous permettre de dire. »

L’opinion de Baker est juste. Les mots comptent, mais ce qui compte le plus c’est celui qui les prononce. Le fait que Baker soit un Américain de souche africaine fait toute la différence.

Les personnes de souche juive comprennent probablement la position de Baker; nous qui sommes de souche juive faisons des commentaires désobligeants les uns des autres à peu près aussi souvent que le soleil se lève à l’est. Il n’est pas besoin d’aller chercher plus loin que dans la Chambre de la Knesset (congrès israélien). Ses représentants élus s’agressent verbalement les uns les autres chaque fois qu’ils sont en désaccord. Soit ils se traitent de tous les noms, soit ils se lancent des insultes ou des jurons, soit ils se crient après.

Quelqu’un d’une autre nation ne pourrait pas se permettre de faire de même sans être accusé d’être antisémite. Cependant les Juifs israéliens comprennent qu’à la Knesset, plusieurs disputes de « famille » ont lieu. Les Juifs ont depuis longtemps la réputation d’avoir des désaccords retentissants. La plupart d’entre eux sourient lorsqu’ils entendent la blague bien connue : « Lorsque vous avez deux Juifs réunis, vous avez trois opinions. »

Les ‘affronts’ des prophètes

Les Juifs se sentent libres de parler franchement les uns des autres dans d’autres domaines que la politique, même si cela implique qu’ils parlent durement. Les Écritures juives contiennent de nombreuses attaques verbales livrées par des Juifs à des Juifs. Un exemple d’épithètes utilisés dans la Bible :

cou raide – Exode 32.9; 33.3; Deutéronome 9.6, 13; Jérémie 17.23
cœur endurci – Ézéchiel 3.7
rebelle – Ézéchiel 2.3, 5-8; 3.9; Jérémie 5.23
nation pécheresse et peuple chargé d’iniquité – Ésaïe 1.4
méchants, enfants corrompus – Ésaïe 1.4
– fous, insensés, dépourvus d’intelligence – Jérémie 4.22.

 Qui a prononcé ces paroles ? Nuls autres que les prophètes juifs appelés par Dieu pour délivrer des messages de vérité et de condamnation à leurs propres frères juifs, les appelant à se repentir et à revenir au Dieu de leurs pères. Où ces paroles sont-elles inscrites? Dans la Torah et les Prophètes ; la Bible des Juifs que les non-Juifs et les Chrétiens appellent l’Ancien Testament.

De plus, la tradition juive enseigne que les Écritures sont sacrées et saintes. C’est la Parole de Dieu. Les règles qui suivent démontrent avec quel égard les Juifs tiennent ces écrits afin de s’assurer qu’ils sont manipulés avec soin :

– On ne doit rien déposer sur la Bible, ne rien mettre au dessus, car elle seule est suprême.
– Le lecteur embrasse le texte avant de le lire.
– Les rouleaux de la Torah sont recouverts de tissus très ornés et de bijoux précieux.
– Si un rouleau de la Torah tombe par terre, on doit jeûner pendant quelque temps.

On notera donc que cette littérature tant appréciée et si sacrée contient pourtant des propos très hostiles tenus entre Juifs. Cependant, personne dans la communauté juive n’a jamais qualifié ce texte de raciste, haineux, ou antisémite.

En famille

Même si la plupart des Juifs ne considèrent pas le Nouveau Testament comme étant la Parole de Dieu, celui-ci contient également des « querelles de famille ». Spécialement les quatre premiers livres (les Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean) qui sont des témoignages de la vie et des œuvres de Jésus de Nazareth. Les écrivains relatent les débats et les désaccords passionnés, ainsi que les réactions des chefs religieux aux enseignements de ‘cet homme’ Jésus.

Jésus a utilisé un langage qui paraît hostile pour communiquer Son message à Son peuple. Cependant, Son style n’était pas différent de celui des anciens prophètes. Sa prédication ressemblait vraiment au scalpel du chirurgien, orienté habilement, précisément et rapidement à l’endroit où le besoin se fait sentir. Et, quoiqu’un scalpel est source de douleur au départ, le résultat est une meilleure santé.

De la même façon, les mots acerbes, pénétrants de Jésus ont pu être durs à entendre, mais leur vérité, lorsqu’elle était mise en pratique, produisait la santé spirituelle. Jésus a livré Son message avec la même ferveur que les prophètes qui L’ont précédé. Et quoique plusieurs personnes juives L’ont suivi, plus nombreuses ont été celles qui L’ont rejeté.

Les paroles de Jésus ont exaspéré et troublé la communauté juive depuis qu’Il les a prononcées. C’est pourquoi certains disent que Ses paroles sont antisémites et certains ont même dit qu’on devrait les supprimer.

Un théologien juif a décrit le Nouveau Testament de « traité le plus dangereusement antisémite de l’histoire », incitant « à l’oppression, à la persécution et au génocide avec une intensité et une durée incomparables dans toute l’histoire de la dégradation humaine. Sans le Nouveau Testament, le livre d’Hitler Mein Kampf n’aurait jamais pu être écrit. »1

Voilà des accusations graves. Y a-t-il des évidences dans le Nouveau Testament qui autorisent de telles critiques? Considérons les faits :

– Tous les auteurs, à part Luc, étaient Juifs.
– Jésus, au cœur du message du Nouveau Testament, était Juif.
– Ses disciples étaient tous Juifs.
– Les douze apôtres étaient Juifs.
– La première assemblée (église) était Juive.

Tout comme avec la polémique à propos de Dusty Baker, les mots sont importants ; mais l’orateur l’est plus encore. Les Évangiles rapportent des débats juifs intenses parmi les rangs des gens de ce peuple. Historiquement, l’église « chrétienne » n’a pas compris le fait que ces écrits étaient juifs, et parfois, elle les a mal utilisés. L’histoire juive est maculée de sang parce que certains ont pris des textes hors de contexte afin de justifier leur haine du peuple juif. Un site internet juif dit ceci :

« L’Église a utilisé le Nouveau Testament en tant que source faisant autorité pour décrire le peuple juif comme le symbole de l’humanité non régénérée : les Juifs deviennent l’image d’un peuple aveugle, têtu, charnel, et pervers, une déshumanisation qui a constitué les pré-requis psychologiques pour les atrocités qui ont suivi. »2

Prenons les choses en perspective

Quels sont les aspects du Nouveau Testament qui incitent à une telle polémique?

1. Les Évangiles décrivent le peuple juif avec des noms malveillants.

Jésus a décrit les pharisiens en utilisant les mots : serpents, vipères, conducteurs aveugles, insensés, sépulcres blanchis, hypocrites, pleins d’iniquité, tueurs de prophètes (Matthieu 23.13-36). Ces critiques étaient dirigées contre certaines personnes juives spécifiques, pas contre toutes. Jésus a confronté ces individus parce qu’Il a vu une dichotomie entre leurs positions en tant que conducteurs de la communauté et leur style de vie.

Son approche a été semblable à celle des prophètes de l’Ancien Testament lorsqu’ils ont confronté les prêtres et les prophètes de leur époque. Jérémie 26 en est un exemple; on voit ici un prophète juif (Jérémie) qui prêche contre les conducteurs de son peuple.

Historiquement, le peuple juif est extrêmement critique vis-à vis de ses conducteurs et, en fait, utilise un langage semblable pour les décrire. Il ne s’agit pas d’antisémitisme, mais de théologie.

2. Les Évangiles blâment les Juifs pour la mort de Jésus.

On ne peut nier le texte. Tous les Évangiles disent que les Juifs ont crié : Crucifie-le ! Mais le texte dit également que ce sont les Romains qui ont perpétré l’acte haineux (Matthieu 27.27-35). Le peuple juif n’avait pas l’autorité requise pour le faire (Jean 18.31). Cependant, les Italiens actuels ne sont jamais accusés d’être des meurtriers du Christ.

En plus, le Nouveau Testament enseigne que personne n’a pris la vie de Jésus; Il l’a offerte volontairement en tant que sacrifice expiatoire pour le péché, une fois pour toutes (Jean 10.17-18; Hébreux 10.4-10). Sa mort faisait partie du plan de Dieu. Un des versets préférés du Nouveau Testament dit ceci :

Car Dieu a tant aimé le monde, qu’Il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle. (Jean 3:16)

Le Nouveau Testament reconnaît donc qu’une partie du peuple juif a participé à la mort de Jésus. Mais il montre aussi clairement qu’ils n’ont pas agi seuls. Les Romains L’ont arrêté, frappé méchamment et sans merci, puis L’ont crucifié.

3. Les Évangiles attaquent le peuple juif tout entier.

C’est faux. À travers l’histoire, les antisémites ont condamné le peuple juif en tant que « meurtriers du Christ » parce qu’ils ont mal interprété les versets tels que Jean 5.18 : …les Juifs cherchaient à le faire mourir…

Malgré le fait que ceux qui persécutaient Jésus étaient Juifs, tous les Juifs ne L’ont pas persécuté. Le terme ‘ Juif ’ n’impliquait pas la race juive toute entière. Ce terme désignait un groupe bien précis à un moment particulier, et ce groupe spécifique était bien juif. En fait, plusieurs autres Juifs L’ont suivi.

Par ailleurs, Jean 4.22 dit que le salut vient des Juifs. Lorsque les Nazis ont jeté les Juifs dans les fours crématoires pendant la Deuxième Guerre Mondiale, disant que ceux-ci étaient des meurtriers du Christ, aucun d’entre eux n’a jamais cité Jean 4.22! Cependant ce verset fait autant partie du Nouveau Testament que tous les autres. Donc, le Nouveau Testament enseigne que sans le peuple juif, il n’y aurait pas de salut ou de pardon pour le péché parce c’est à travers eux seuls que Jésus, le Messie d’Israël et le Sauveur du monde, est venu.

4. Jésus a affirmé être le Messie.

Ceci est absolument vrai. En Jean 4, une femme samaritaine dit à Jésus : Je sais que le Messie doit venir, celui qu’on appelle Christ (v. 25 – le mot Christ, qui vient du Grec, veut dire la même chose que Messie – Mashiach en hébreu).

Sa réponse fut étonnante : Je le suis, moi qui te parle (v. 26). Sa réponse directe a commencé dès lors à mettre de la distance entre Lui et les Juifs, ainsi qu’entre ces derniers.

Plus loin les Écritures affirment que des divisions ont eu lieu parce que certains croyaient qu’Il était « le Prophète »; d’autres disaient, « C’est le Messie » (Jean 7.41). Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule (Jean 7:43).

La question fondamentale était – et est toujours – Jésus est-Il le Messie? Est-ce être antisémite que de dire « Jésus est le Messie »? Ou encore, si quelqu’un dit que « Jésus n’est pas le Messie », est-il pour autant anti-chrétien? Évidemment, la réponse à ces questions est non.

Ceux qui croient les Évangiles croient aux paroles de Jésus. Le même Jésus qui a dit Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6) a également dit Aimez vos ennemis (Matthieu 5.44) et Il a pleuré sur Jérusalem (Matthieu 23.37-39).

Ceux qui suivent le Christ acceptent le fait que leur foi les séparera de ceux qui sont sans Christ. Mais, au lieu de prêcher la haine envers ceux qui ne sont pas chrétiens, le Nouveau Testament enseigne à leur égard l’amour, la tendresse, la compassion et la prière.

Lorsque Dusty Baker a donné son opinion sur la couleur de la peau, il s’attendait à ce que les gens prennent en considération celui qui avait parlé. Et lorsque les gens lisent les Évangiles, eux-aussi doivent prendre en considération la source de ces écrits. Un livre tellement imprégné de la culture juive ne peut pas être antisémite.

 

N O T E S
1 Eliezer Berkovitz, cité dans Howard Taylor, “Is the New Testament the Source of Antisemitism?”
2 “The Anti-Jewish New Testament” Messiah Truth Counter-Missionary Education.




L’amour du berger

Imaginez que vous rentriez chez vous pour constater que ceux que vous aimez si tendrement ne savent pas qui vous êtes.

Stupéfait, vous voyez vos propres enfants vous repousser. Vous avez envie de les couvrir d’affection, de les encourager, les aider et les consoler. Mais eux vous méprisent et vous abandonnent.

Un tel rejet ne serait-il pas terriblement douloureux ? Et pourtant, c’est exactement ce qu’a expérimenté le Messie Jésus : Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont point reçu (Jean 1.11).

Jésus naquit dans une famille juive. Sa mère, Son père adoptif, Ses frères, Ses soeurs, Ses amis, Son patrimoine étaient tous juifs. Il s’identifia avec les Juifs, avec leurs luttes et leur situation dans un monde de Gentils. En tant que Dieu incarné, Il connaissait parfaitement leurs échecs spirituels et voyait clairement les tragédies qui les attendaient. Cependant, Il les aimait et vint sur la terre pour les secourir.

Son désir n’était pas seulement de remplir un ministère physique auprès du peuple qu’Il s’était choisi mais de leur offrir un jour le pardon de leurs péchés, de mettre en place le Royaume Messianique promis et d’établir le trône de David, comme Il l’avait annoncé dans les Écritures hébraïques.

Mais « les siens ne l’ont point reçu ». Non seulement le peuple juif ne sut pas comprendre qui Il était ni ce qu’Il venait accomplir, mais le reste du monde ne le comprit pas plus. Il était le Créateur de toutes choses, et pourtant ceux qu’Il avait créés ne le reconnurent pas.

Il vint vers Israël

L’idée véhiculée par les mots « les siens » est qu’Il vint vers ceux qui Lui appartenaient. Les mots sous-entendent une relation spéciale entre Jésus et ceux qui étaient à Lui.

Au début de Son ministère, il est clair que Jésus vint vers les brebis perdues de la maison d’Israël (Matthieu 10.6 ; 15.24). Il donna comme instructions à Ses disciples : N’allez pas vers les païens, et n’entrez pas dans les villes des Samaritains (Matthieu 10.5).

Plus loin dans le récit, une femme cananéenne l’implora en criant : Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Sa fille était en effet cruellement tourmentée par un démon (15.22).

Jésus lui dit : Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. (v.26). Bien que cette réponse ne fût pas un compliment à l’égard de cette femme, elle affirmait simplement que la puissance et le ministère de Jésus—à ce moment-là—s’adressaient uniquement à la nation choisie par Dieu.

La réaction de la femme fut à la fois humble et profonde : Oui, Seigneur, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres (v.27). Elle avait clairement compris de quel côté elle se trouvait et elle attendait par anticipation le reste de bénédiction qui un jour se répandrait sur les Gentils à partir du peuple juif.

L’Ère de l’Église n’étant encore nullement en vue, la réplique de cette femme indique qu’elle reconnaissait en Jésus le Messie et qu’elle anticipait la bénédiction du Royaume Messianique dont bénéficieront tant les Juifs que les non-Juifs au cours du millénium (Zacharie 8.23). Cette bénédiction se produira lorsqu’Israël retrouvera sa place dans son pays, lors du règne à venir du Messie. La requête de la femme fut exaucée à cause de son immense foi.

« L’iceberg » du péché

À la fin de son évangile, l’apôtre Jean écrit : Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pourrait contenir les livres qu’on écrirait (21.25).

Tout ce que Jésus a fait, Il l’a fait pour une raison : Sa mission était de s’occuper du problème du péché. A l’instar d’un iceberg, le péché a deux parties : celle qui est visible, généralement plus petite, et celle, plus grande, qui se trouve immergée sous la surface de l’eau. La manifestation physique du péché était visible de tous. Il y avait, par exemple, les aveugles, les sourds et les muets ; ceux qui étaient atteints de la lèpre ; ceux qui étaient possédés par des démons ; et même ceux qui étaient morts. Mais il y avait aussi la racine sous-jacente du péché, la partie invisible : le cœur humain, rebelle et éloigné de Dieu (Esaïe 59.2-3, Jérémie 17.9).

Jésus est venu pour s’occuper de la manifestation physique du péché afin de montrer qu’Il avait le pouvoir de traiter la racine du péché, à savoir le cœur de l’homme. Lorsqu’on amena vers Lui un paralytique, Jésus dit à ce dernier : Prends courage, mon enfant, tes péchés sont pardonnés (Matthieu 9.2).

Lui qui connaissait les pensées de leurs cœurs dit alors à l’assistance : Car, lequel est le plus aisé, de dire : “Tes péchés sont pardonnés”, ou de dire : “Lève–toi, et marche” ? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés… Lève–toi, prends ton lit, et va dans ta maison (v.5-6).

Dieu seul peut accorder le pardon du péché. Jésus guérit le mal dont souffrait cet homme. Cependant, puisqu’Il était Dieu, Il était non seulement capable de s’occuper de l’aspect physique du péché mais aussi de pardonner le péché dans la vie et le cœur d’une personne.

Le propre cœur de Jésus était affligé par la situation du peuple juif : Voyant la foule, Il fut ému de compassion pour elle, parce qu’elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n’ont point de berger (Matthieu 9.36).

Le message du Bon Berger

Au cours de Son ministère de prédicateur itinérant, le cœur du Maître fut intensément incliné vers Sa nation bien-aimée, Israël. En Jean 10.11-14, Jésus dit :

Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite ; et le loup les ravit et les disperse. Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est mercenaire, et qu’il ne se met point en peine des brebis. Je suis le bon berger.

A l’inverse de certains des faux messies qui vinrent après Lui, Jésus ne s’enfuit pas et ne renia pas non plus Son message pour sauver Sa propre vie. Puisqu’Il était le bon berger, le vrai berger, Il offrit volontairement Sa vie pour Son troupeau. L’écriture nous dit qu’Il aurait pu appeler des milliers d’anges à Son secours (Matt. 26.53). Mais Il refusa de l’envisager. Il aimait Son peuple et lui resta fidèle jusqu’au bout.

Aujourd’hui, par la foi en Lui et cette expiation finale qu’a représenté le sacrifice de Sa vie, Juifs aussi bien que Gentils peuvent obtenir la rémission de leurs péchés et le cadeau de la vie éternelle (Ephésiens 1-2).

Les pleurs du Messie

L’écriture enseigne clairement que le Seigneur visitera Israël et l’élèvera au-dessus de toutes les nations de la Terre. Les frontières territoriales du futur Royaume messianique ont été révélées dans Genèse 15.18-21 tandis que l’ascendance du juste Souverain d’Israël fut identifiée en Genèse 49.10.

En 2 Samuel 7.4-17, Dieu dit au Roi David qu’Il établirait la maison de David. Et Matthieu 1.1-17 établit pour toujours que la lignée du Roi légitime se termine par Jésus. Jésus reçut le droit d’accès au trône de la part de Son père terrestre, Joseph. Luc 3.23-38 dévoile Son lien biologique avec David, très vraisemblablement par Sa mère, Marie (Miriam).

Même Jean-Baptiste, le messager du Roi, prêchait : Repentez–vous, car le royaume des cieux est proche (Matthieu. 3.2). La Parole de Dieu indique également que Dieu a aimé le monde entier et qu’un jour Il bénira aussi les nations non juives (Esaïe 19.23-25).

A l’approche de la fin de Son ministère terrestre, après qu’Il se soit donné pendant trois ans aux brebis d’Israël, Jésus entra dans Jérusalem monté sur un ânon, accomplissant la prophétie de Zacharie 9.9. Là, la plupart des gens de la foule mirent sur le sol des vêtements devant Sa monture, tandis que d’autres coupèrent des branches d’arbres et les étendirent à la manière d’un tapis (Matthieu 21.8). Les gens clamaient : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts ! » (v. 9).

Cependant, les chefs religieux interpellèrent Jésus : Reprends tes disciples ! (Luc 19.39). Il est clair qu’ils Le rejetaient en tant que Messie et Roi, malgré tout ce qu’Il avait fait pour authentifier Sa personne et Son message.

Cette entrée « triomphale » dans Jérusalem, prophétisée à l’avance, était si cruciale qu’Il répondit : « Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront ! » (v. 40).

Le Maître venait vers les siens et ceux-ci ne Le reconnaissaient pas. Et pourtant, même les cailloux connaissaient le Créateur et le moment de Sa venue.

Jésus pleura sur Jérusalem et ses habitants et fit cette complainte :

Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai–je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! (Matthieu 23.37)

Dans ce passage touchant, Jésus dévoila ce qui était véritablement dans Son cœur. Il désirait ardemment pouvoir amener Son peuple bien-aimé sous Ses ailes, avec la chaleur, la sécurité, le soin et la nourriture que sous-entend cette image. Mais, ainsi que l’avait prédit le prophète Ésaïe des siècles plus tôt :

Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. (Ésaïe 53.3)

Si seulement Son peuple avait reconnu le temps où Il vint le visiter, combien l’histoire du monde aurait été différente !